Cette année, c’est décidé, je m’or-ga-ni-se ! Je classe mes notes dès la fin du cours… pour éviter de les mélanger ou de les égarer. J’apprends régulièrement et je ne prends plus de retard. Et pour les devoirs maison, les rapports, les révisions et les travaux de groupe, je n’attends plus le dernier moment !! Je dis stop aux nuits blanches, aux devoirs bâclés et copiés, aux révisions marathon. Et puis, je vais me coucher moins tard, faire du sport, arrêter de manger n’importe quoi… etc., etc.
Vous vous y retrouvez un peu ? beaucoup ? pas du tout ? En tout cas, l’organisation du temps et du travail est clairement à reprendre chaque année, de préférence à la rentrée. C’est en effet le bon moment pour prendre en main vos instruments de pilotage : votre emploi-du-temps, vos objectifs, vos priorités, vos choix d’activités scolaires et extra-scolaires.
D’abord comprendre les bienfaits de l’organisation
Reste à comprendre pourquoi il est judicieux et bienfaisant de s’organiser. Pas seulement pour faire plaisir à vos profs qui vous répètent qu’il faut travailler régulièrement. Ou pour imiter la copine hyper ordonnée dont vous admirez l’agenda tenu au millimètre. Non. L‘organisation du temps et du travail est stratégique pour bien mémoriser, pour mieux se concentrer, pour développer la compréhension, ou pour diminuer le stress et la fatigue. Et vous parviendrez d’autant mieux à suivre les conseils d’organisation qu’on vous donne que vous comprendrez bien cela.
C’est pourquoi le parcours en ligne « Apprendre à apprendre » commence toujours par proposer des ateliers. Il faut découvrir la façon dont notre cerveau apprend, avant de mettre en place les méthodes associées.
L’exemple du planning hebdomadaire
Ainsi la proposition de faire un planning hebdomadaire incluant vos heures de cours mais aussi vos activités régulières et vos créneaux de travail personnel. C’est un sujet qui revient dans le module sur les rythmes de mémorisation, puis sur l’organisation du travail personnel, sur la gestion de la concentration, et aussi sur la résolution de problème…
Or j’ai découvert il y a peu une nouvelle justification scientifique de l’intérêt de ce type d’outil à travers les travaux du professeur de psychologie Peter Gollwitzer. Ce chercheur d’origine allemande de l’université de New York a consacré toute sa carrière à comprendre pourquoi nous n’arrivons pas à atteindre certains objectifs et à réaliser nos bonnes intentions.
Comment passer de l’intention à la réalisation ?
Peter Gollwitzer distingue ce qu’il appelle « l’intention d’objectif » (je veux avoir mon concours), et « l’intention de mise en oeuvre » (je décide d’organiser concrètement mon travail pour avoir mon concours).
Cette intention de mise en oeuvre intègre le « où », le « quand » et le « comment » : je décide où, quand et comment je vais travailler pour avoir mon concours. Or les nombreuses études réalisées par le chercheur et ses équipes montrent que s’il y a une intention de mise en oeuvre concrète, la réalisation de l’objectif est nettement améliorée.
Cela vient confirmer scientifiquement l’intérêt de faire un planning hebdomadaire précis pour répartir son travail personnel sur les jours de la semaine : un planning doit être suffisamment précis pour prévoir le « quoi » (quel type de travail) et le « quand », et il peut aussi intégrer le « où » (le mardi soir je travaille en bibliothèque, le dimanche après-midi chez moi).
Mais pourquoi est-ce si dur de s’organiser ?
Cependant malgré l’intérêt stratégique de l’organisation, nous échouons souvent à mettre en oeuvre nos plannings ou à les tenir. Cela tient souvent à une sous-évaluation du temps nécessaire à faire une tâche : nous prenons du retard, et cela peut être à nouveau source de stress ou de découragement.
Des événements imprévus peuvent aussi perturber nos programmes, ou des situations se reproduire régulièrement. Chaque soir à la même heure, au moment où vous avez prévu de vous mettre au travail, vous commencez à lire vos messages… et cela vous entraine à naviguer sur les réseaux sociaux durant 1 heure…
La stratégie « if-then » pour ne pas déraper
Et bien figurez-vous que Peter Gollwitzer a découvert que l’on a plus de chances d’atteindre ses objectifs si l’on a établi à l’avance une stratégie pour éviter les obstacles.
C’est ce que Peter Gollwitzer appelle la stratégie « If – Then ». (Si, alors) : si je rencontre cette difficulté, alors je vais faire cela.
Si je rentre chez moi après les cours et que je suis tenté d’aller sur mes réseaux sociaux, alors je vais prévoir plutôt d’écouter mon morceau préféré, puis je vais me mettre tranquillement au travail.
En trouvant une parade par avance à ces tentations courantes, on évite la procrastination.
Des tâches de planification assez complexes
Il est vrai que cela exige une maturité et une volonté que beaucoup d’adolescents n’ont pas encore. Du point de vue scientifique, on sait que les tâches de planification – nécessaire à l’organisation du temps et du travail – font partie des fonctions les plus complexes pour le cerveau. Elles sont gérées par le cortex frontal, qui pilote et coordonne les grandes fonctions cognitives (attention, mémoire, filtrage des informations, flexibilité…). Or celui-ci continue de se développer jusqu’à l’âge de 25 ans !
Il n’est donc pas tout à fait anormal qu’un élève de seconde ait encore du mal à planifier la révision de ses contrôles, surtout quand il en a deux dans la même semaine… Alors patience et confiance : vous allez être de mieux en mieux organisé(e) !
Pour aller plus loin
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