J’ai évoqué dans mon article précédent, bases scientifiques à l’appui, l’efficacité de l’apprentissage « par répétitions espacées » pour une mémorisation durable. Pour mémoriser durablement des connaissances, mieux vaut répartir l’apprentissage sur plusieurs jours que de le grouper en une seule fois. Ces réactivations successives consolident en effet dans le cerveau les réseaux de neurones qui servent de support aux connaissances.
C’est si important pour l’étudiant que c’est le thème du premier module du parcours « Apprendre à apprendre ».
Relire le précédent post 🧐
Apprendre par répétitions espacées : LA méthode stratégique pour la réussite étudiante
Dix minutes d’anglais chaque jour… ça marche
Nous ne sommes pas seuls évidemment à avoir intégré cet acquis des sciences cognitives à notre solution. Je prendrai pour exemple les cours de langues en ligne de l’entreprise Gymglish. Dès leur lancement en 2004, ils ont intégré le Spaced repetition Learning.
« Tous nos apprenants reçoivent des leçons quotidiennes de 10 minutes. Chaque leçon comporte des nouveaux savoirs mais aussi des révisions suffisamment espacées pour permettre une mémorisation à long terme », explique ainsi Antoine Brenner, l’un des fondateurs de Gymglish. Ces envois quotidiens permettent de réactiver un point précis juste au bon moment avant l’oubli. Ainsi, une règle de grammaire pourra être évaluée un jour, puis 3 jours plus tard et dans les 10, 30 et 60 jours… L’intégration d’outils d’intelligence artificielle capables d’enregistrer les réponses de chaque apprenant et d’adapter le programme des leçons (adaptive learning) aux lacunes de chacun confère à l’ensemble une efficacité redoutable.
« L’immense majorité de nos apprenants ne cessent de consolider leurs connaissances jour après jour avec notre méthode », indique Antoine Brenner.
L’assiduité, clé de la réussite
La formule a aussi un grand avantage : alors que beaucoup d’outils d’apprentissage en ligne souffrent d’un énorme taux d’abandon, les cours Gymglish parviennent à garder 80% de leurs élèves durant plusieurs mois. Cette assiduité remarquable est aussi due à l’usage du « micro learning« . Chaque leçon ne requiert pas plus de dix minutes d’attention, ce qui est assez court pour permettre à l’apprenant de glisser ce temps dans son emploi-du-temps… quotidien (malin 😉).
« Sans assiduité, quels que soient la qualité et l’intérêt du cours, l’oubli va effacer silencieusement les connaissances »
De fait, pour entretenir, consolider et améliorer un niveau de connaissances, l’apprentissage par petites doses régulières n’a pas son pareil. Non seulement il permet d’ancrer les savoirs dans la mémoire de long terme, mais il favorise l’assiduité, elle-même garante d’un véritable apprentissage.
Car sans assiduité, quels que soient la qualité du contenu pédagogique, le talent de l’enseignant ou l’intérêt de l’élève, l’oubli va effacer silencieusement les connaissances😞 .
Au contraire, l’assiduité permet à l’apprenant de progresser lentement mais sûrement ; cela stimule automatiquement son engagement car il est beaucoup plus facile de réactiver des connaissances encore fraiches que de repartir de zéro. Il peut alors tisser jour après jour un solide réseau de connaissances🕸 , acquérir des automatismes et franchir des paliers, comme le sportif finit par maîtriser certains gestes en faisant sa gym quotidienne, ce que le nom de l’entreprise Gymglish évoque d’ailleurs fort bien.
Comment prendre le train du cours… et ne pas rester à quai
Replaçons-nous maintenant dans la peau de l’étudiant de base qui suit des cours se déroulant sur plusieurs mois. L’assiduité de l’apprentissage lui permet non seulement d’ancrer en mémoire de long terme le contenu du cours – et de se préparer ainsi à réussir l’examen final sans trop d’effort. Mais il lui permet aussi de comprendre et de participer au cours de façon plus active : les notions vues en début d’année ont été apprises, revues, intégrées, et il ou elle est alors en bonne position pour comprendre les connaissances nouvelles qui s’appuient souvent sur les acquis précédents. Un cercle vertueux peut alors s’enclencher : l’assiduité entraîne des progrès qui améliorent les résultats… qui relancent la motivation à être assidu, etc.
Je reprends l’image du train déjà évoquée au post précédent, car elle est très parlante : en début d’année, le démarrage d’un cours peut être comparé à un train qui s’ébranle. L’élève qui se contente d’assister passivement au cours et repousse à plus tard l’apprentissage est rapidement noyé et incapable de suivre les cours en temps réel. Il ressemble à un éternel retardataire qui passerait sa vie à courir pour rattraper un train, mais sans y parvenir. Alors que celui qui commence à apprendre ses cours dès le début monte dans le train à temps et peut y rester car il progresse au même rythme que le cours.
Avoir des séances de travail personnel variées et rythmées
Concrètement, pour appliquer cet apprentissage par répétitions espacées, l’élève doit donc séquencer ses apprentissages sur plusieurs jours, ce qui va exiger une rigoureuse planification du travail personnel. Chaque séance de travail personnel devra comporter un programme varié composé de cours récents à apprendre, et d’autres plus anciens à revoir, sans oublier les exercices d’application et les quiz de vérification qui constituent, avec l’apprentissage distribué, la deuxième meilleure méthode d’apprentissage, comme nous le disions dans le post précédent.
Cela vous fera des séances de travail perso bien denses, rythmées par des tâches variées dans lesquelles on alterne les matières à apprendre et les types d’exercices, et entrecoupées de courtes pauses afin de conserver une bonne concentration. Mais ceci viendra dans un prochain post.