Et si, plutôt que de vous jeter sur Google à la moindre recherche, vous commenciez par chercher dans votre propre mémoire interne ce qui y est soigneusement conservé ? C’est le conseil que j’ai donné à des élèves de classes prépa lors de ma dernière conférence en ligne sur la mémoire de long terme.
Avant qu’un cours ne démarre, ou au début de vos séances de travail personnel, plutôt que de plonger dans vos notes – qui constituent une mémoire externe – commencez par faire revenir mentalement vos souvenirs sur le sujet. Repensez à ce que vous avez gardé en tête. Tâchez de retrouver ce dont vous vous souvenez, ou bien essayez de rassembler vos connaissances sur le sujet.
En bref : utilisez en priorité votre mémoire interne plutôt que de recourir systématiquement à vos supports de mémoire externe.
Mémoriser, c’est reconstruire les connaissances mentalement
Ce temps de quête mentale, de reconstruction du savoir, est en effet une étape à ne pas négliger pour muscler votre mémoire ou plus précisément vos capacités de mémorisation.
On sait que la mémorisation se fait grâce à la répétition d’un geste au cours duquel nous reconstruisons peu à peu les connaissances. Au début, la reconstruction est incomplète, il manque bien des détails, des liens logiques nous échappent, des enchaînements sont encore obscurs.
Mais à force de nous exercer à retrouver les connaissances, puis de relire le cours d’origine pour le comparer à nos souvenirs, nous parvenons à un apprentissage de plus en plus complet et fidèle.
Multiplier les tests pour muscler la mémorisation
Pour bien mémoriser, il faut donc multiplier les tests, et sans cesse tenter de repêcher mentalement le contenu des connaissances, les organiser, les structurer, les mettre en lien les une avec les autres.
Mais attention : pour que le test en soit vraiment un, il ne faut pas garder son cours sous les yeux, car alors, on ne reconstruit pas les choses mentalement, on se sécurise en se disant que l’on a déjà lu cela plusieurs fois et que, sans doute, on « sait »…
Cette erreur de méthode coûte cher à de nombreux étudiants qui n’utilisent pas les ressources de leur « mémoire interne », autrement dit, de leur cerveau.
Compter davantage sur sa mémoire interne
La multiplicité des outils dont nous disposons tend à hypertrophier nos mémoires externes : nous stockons de plus en plus d’informations dans nos disques durs d’ordinateur (ou sur le cloud) : nos enregistrements audio, vidéos, ou simplement nos livres, nos cours et nos fichiers. Les capacités calculatoires de nos machines nous dispensent aussi de réaliser la plupart des calculs, et nos GPS nous pilotent sans que nous imaginions mentalement à l’avance nos itinéraires.
Il y a clairement là un risque d’affaiblissement de nos capacités de mémorisation !
Utiliser son premier moteur de recherche
Alors pour commencer, prenons l’habitude d’effectuer ce petit exercice de musculation mentale avant un cours. Vous préférez vous jeter sur vos notes pour vous sécuriser ? Ou attendre passivement que l’enseignant introduise son sujet ? C’est ce que nous avons souvent tendance à faire. Mais la passivité et l’attentisme sont les plus grands ennemis de l’apprentissage. Au contraire, plus l’on s’exerce à se souvenir, et plus la mémoire se renforce.
De même, lorsque vous démarrez une recherche sur un sujet, plutôt que de le taper illico dans la barre de recherche de votre moteur de recherche favori, commencez par réfléchir…
Car votre premier « moteur de recherche », c’est votre cerveau. Alors, faites-le tourner, commencez par vous demander ce que vous savez déjà sur le sujet, listez ce qui vient, écrivez, dessinez, faites une mindmap ou une fiche, et vous allez être étonné de la richesse de cette récolte.
Puis ensuite seulement vous pourrez recourir aux moteurs « externes » pour enrichir vos connaissances. Reprenez la main sur votre mémoire, et vous allez voir qu’elle va aller en se fortifiant.