Ah, le grand oral du bac ! Cette nouvelle épreuve créée récemment fait couler beaucoup d’encre tant elle est différente des épreuves habituelles au lycée.
Dans ce post, je me centrerai sur le timing de l’épreuve, qui peut induire certains candidats en erreur. Devant le jury constitué de deux enseignants, nous n’avez que 20 minutes qui se découpent ainsi :
- Vous exposez durant 5 minutes la question que le jury a choisie parmi les deux que vous avez proposées ;
- Vous répondez ensuite aux questions du jury à propos de votre exposé durant 10 minutes.
- Vous abordez enfin en 5 minutes votre projet d’orientation, qui peut être en lien ou non avec la question traitée.
Finalement la partie durant laquelle vous présentez oralement l’exposé que vous avez choisi et préparé ne dure que 5 minutes ! 5 minutes chrono, c’est bien court, mais cette brièveté est trompeuse.
La partie cachée de l’iceberg est bien plus grosse !
Certains candidats pensent en effet qu’il leur suffit de noircir trois pages en rassemblant quelques éléments de réponse pour « tenir » 5 minutes. Et c’est vrai que le nombre de mots que vous pourrez prononcer en 5 minutes ne couvre pas plus de 3 pages à l’écrit.
Mais cela ne veut pas dire que deux petites après-midis suffisent pour vous préparer. Si vous voulez produire un exposé dense, bien construit, et qui apporte à la fin une réponse claire et convaincante à la question ; puis si vous voulez répondre pertinemment aux questions qui vous seront posées durant les 10 minutes qui suivent, vous devez travailler bien davantage en amont.
Votre temps de travail et de préparation ressemble en réalité à la partie cachée d’un iceberg : bien qu’elle soit souterraine et invisible, c’est un gros morceau qui permet à la partie émergée de tenir.
Creusez bien la documentation pour faire le tour du sujet
Il ne suffit donc pas de recopier la partie de cours, ou même l’article de Wikipédia qui peut répondre à la question. Pour réussir l’épreuve, vous devez commencer par vous documenter à fond sur le sujet :
- Diversifiez vos sources (en prenant soin de les noter et de ne garder que celles qui sont fiables) : cours, mais aussi livres, articles ou vidéos se rapportant au sujet…
- Lisez tout et prêtez attention aux divergences ou nuances d’avis et d’opinions.
- Rassemblez cela dans des fiches et relisez les attentivement afin de bien comprendre et connaître le sujet à fond.
- Enfin, faites votre plan d’intervention en gardant les points qui répondent à votre question
Si vous travaillez ainsi, vous acquérez une connaissance du sujet bien plus vaste que ce que vous pourrez dire. Mais cela se sentira car vos propos seront justes, précis et nourris de références intéressantes. Vous serez vous-même à l’aise, et en mesure de conclure avec assurance en apportant une réponse claire à la question de départ, voire un avis personnel.
Répondez aux questions comme un expert !
Mais c’est surtout au moment où les profs vous questionneront, durant les 10 minutes d’échange, que votre travail transparaîtra dans vos réponses. Vous comprendrez mieux les objections ou les demandes qu’on pourra vous faire
– L’examinateur : « Vous n’avez pas parlé de tel point : pourquoi ? «
– Le candidat : « C’est en effet l’objection apportée par monsieur Untel dans son livre, mais elle a finalement été écartée par les dernières observations qui ont montré que… ; c’est pourquoi je n’en ai pas parlé« .
Whaou ! Voilà un ou une candidate qui connaît à fond son sujet, se dit l’examinateur. Il en a « sous le pied » pour employer une image triviale.
Vous comprenez donc qu’il convient de démarrer votre préparation des semaines à l’avance, sans attendre les chaudes journées de juin pour vous y mettre. D’autant plus qu’après le fond, il vous faut aussi travailler la forme, c’est-à-dire l’oral proprement dit. J’y consacrerai l’un de mes prochains posts, et pour l’instant, je vous laisse plonger pour explorer votre iceberg sous-marin…
Une vidéo qui résume l’importance de s’y prendre… à l’avance